Les esprits de la tempête - Arts des nouveaux médias autochtones

PROPOSITION INITIALE | RÉCENTS DÉVELOPPEMENTS

Prémisse du conservateur

La prémisse des Esprits de la tempête est issue des concepts autochtones des relations animistes entrecroisées, qui caractérisent les domaines allant de l’astronomie à la météorologie, en passant par la géologie et la microbiologie, et elle donne à ces domaines de nouvelles désignations rhétoriques des relations au sein des multiples canaux de production d’art contemporain autochtone.

La perception spirituelle animiste des forces cosmologiques, des fortes tempêtes et des agitations de la surface de la Terre peut aussi nous donner de nouvelles méthodes d’analyse critique et de compréhension métaphorique des modèles météorologiques électroniques qui balaient l’ionosphère et qui ont souvent des effets néfastes sur les cultures et langues indigènes ainsi que sur la relation à la terre. Les Esprits de la tempête s’intéresse aux artistes autochtones dont l’œuvre s’imprègne ou traite de ces sphères qui se touchent et qui contribuent de façon unique au dynamisme et aux échanges essentiels entre la connaissance indigène traditionnelle et la culture autochtone contemporaine.

Rosemary Kuptana explique comment l’avènement de la radiotélédiffusion du Sud a eu l’effet d’une bombe à neutron :

C’est une bombe qui tue les gens mais qui ne touche pas les édifices. La télévision-bombe à neutron est le type de télévision qui détruit l’âme d’un peuple, ce qui a comme conséquence un peuple dont seule la coquille a été épargnée. Il s’agit d’une télévision qui ne tient aucunement compte des traditions, des habiletés, de la culture et de la langue. La pression, particulièrement pour nos enfants, visant à intégrer la culture et la langue de l’envahisseur et à mettre de côté la langue et la culture qui ne valent rien est extrêmement forte.

On invite les artistes à explorer la confrontation et la négociation avec les cultures qui conservent un sens intrinsèque du lieu et de l’identité par opposition à celles qui s’identifient aux environnements, écosystèmes et cosmologies et qui dialoguent activement avec ces éléments. Le projet Les Esprits de la tempête cherche aussi à comprendre comment les outils esthétiques des médias peuvent révéler les interactions complexes du point de vue des autochtones.

Une des composantes importantes de la communication culturelle des Autochtones est l’auto-identification et l’auto emplacement, pratique qui ancre et reconnaît les origines et respecte les différentes valeurs et perspectives attribuables au contexte (identification et emplacement) du destinataire. Cette habitude d’accréditation est un facteur des cultures animistes qui met en valeur les relations qu’elles entretiennent avec leur écologie géoculturelle particulière ainsi que celle des autres. L’expression animiste prend racine dans la toile égalitaire et inter-reliée qui caractérise la nature et ses enseignements proviennent d’une négociation zoomorphique plutôt que d’une hégémonie anthropomorphique et spéciocentrique.

On invite les artistes à explorer la confrontation et la négociation avec les cultures qui conservent un sens intrinsèque du lieu et de l’identité par opposition à celles qui s’identifient aux environnements, écosystèmes et cosmologies et qui dialoguent activement avec ces éléments. Les Esprits de la tempête cherche aussi à comprendre comment les outils esthétiques des médias peuvent révéler les interactions complexes du point de vue des autochtones.

Les Esprits de la tempête : La conservation d’Aboriginal New Media Art est assurée par Ahasiw Maskegon-Iskwew de l’Urban Shaman Gallery avec le soutien du Conseil des Arts du Canada et du Musée virtuel du Canada.